• Démagogie cosmétique

     
    ... ou ces grands "personnages" qu'on assassine ! (Et s'il n'y avait qu'eux !)
     
     
    "Quand il a acheté ici, il y a vingt-cinq ans, c'était une résidence de luxe."
     
    (À propos d'un habitant de Clichy-sous-Bois (93), France 3, Pièces à convictions, 18.10.2010)
     
     
    Nota Bene : Cher visiteur, chère visiteuse, merci de prendre le temps de lire les deux notes qui suivent... (By the way, soit dit en passant, je n'aime pas trop retoucher mes textes... Or, il s'en est passé des choses dans le monde, depuis la mise en ligne de ce blog..., rapport à l'utilisation des techniques modernes de communication [Internet, Facebook, Twitter...] lors de soulèvements populaires.). Question : qu'est-ce qui est le plus important, le message ou le medium ? 
     
     
    1. À ma grande surprise, ce blog connaît une fréquentation, certes pas faramineuse, mais bien réelle, et ce, tous les jours (et tout le monde sait que la qualité vaut mieux que la quantité, quand je considère les tonnes de choses diffusées quotidiennement sur Internet (surtout les forums de discussion), dont pas loin de 90 %, juste dignes de la poubelle ! J'exagère..., à peine !). Serait-ce l'effet d'un "bouche à oreille" ? Le fait est que j'y aborde des questions dont on ne parle jamais en société, en tout cas, jamais de manière factuelle, voire scientifique. C'est dire si je suis sensible à toutes ces visites et si je vous encourage à persévérer, voire à transmettre l'information à vos amis et connaissances. Cela dit, je ne suis pas débile au point de croire que l'Internet puisse être la solution à tous nos problèmes. Pour preuve, je n'ai pas de compte Facebook ni Twitter, ces gadgets à la mode, où l'on ne s'échange, la plupart du temps, que du vent et des banalités. Et tout à l'inverse des thèses de MacLuhan ("l'information, c'est le médium !"), moi je crois que le contenu prime sur le contenant, ou, en tout cas, qu'un médium n'est rien sans ce qu'il est censé véhiculer. Une des plus belles preuves de la chose nous est fournie par l'association, à près d'un siècle de distance, entre le moine défroqué que fut Martin Luther, et l'ingénieur Johanes Gutenberg, dont l'invention aurait fort bien pu végéter dans des palais princiers sans jamais parvenir au peuple. Les idées de Luther auraient certainement prospéré sans l'imprimerie, mais il faut reconnaître que l'association du réformateur et de l'imprimerie a permis à l'Allemagne de se doter d'une classe paysanne lettrée, du coup, terriblement contestataire, et c'est cela qui a emporté la décision entre protestants et catholiques allemands. Et dans les faits, ce qu'on appelle généralement "réforme protestante" ne fut rien de moins qu'une authentique révolution culturelle. Puisse l'Internet jouer un rôle similaire de nos jours. Wait and see!
     
    2. Vous avez la possibilité de consulter l'ensemble de ce blog, voire un peu plus, et ce, de manière un peu plus conviviale, en cliquant sur l'un des liens qui suivent (pour ne rien vous cacher, je fais comme l'écureuil avant l'hiver, qui planque noix et noisettes en divers endroits, par précaution.) :
     
     
     
     
     
     
     
    Pauvres Molière, Ravel, Presov, Debussy, Renoir, Balzac...
     
    logement

     

    Toujours la même antienne : "C'était valorisant d'y habiter", se souvient Rabah... Équipés de baignoires et de balcons, les 74 logements offraient un confort enviable pour l'époque. Mais au fil des ans, l'immeuble a perdu de son attrait. "C'est comme pour toutes les cités de banlieue, une trop grande concentration de personnes (?!), un basculement dans la pauvreté, l'insalubrité, la délinquance...", note un commerçant du quartier. Celle qui avait fait la fierté de la ville n'est plus qu'une verrue dans le paysage qu'il faut rayer de la carte...  (...) Lynda et sa fille font partie des 556 familles sur les 900 à reloger qui l'ont été à ce jour. Elle ne cache pas sa déception : "On nous a annoncé que l'immeuble allait être détruit, qu'on serait relogé et qu'on serait gagnant. C'est faux. Ils n'ont fait que densifier les autres quartiers, ce qui aggrave encore plus la situation. Et puis, fini la vue sur le parc et les aires de jeux. Maintenant, on a vue sur le voisin et on est encerclé de béton..."

    Lu, sur le site de La Croix, un intéressant article de Philomène Bouillon, datant de 2004 : La Courneuve voit ses barres tomber... Les mises en exergue sont de mon fait et vont appeler quelques commentaires.

    (...)
    Deux nouvelles barres de la cité des "4000" à La Courneuve doivent être détruites mercredi 23 juin. Entre nostalgie et relogement, les habitants racontent.
    (...)
    Francis Lefèvre a vécu de mai 1974 à novembre 2002 au neuvième étage de la barre Ravel. Pendant vingt-neuf ans, cet homme a connu les bonheurs et malheurs de ce quartier des «4000», une cité à la réputation parfois difficile de La Courneuve, en Seine-Saint-Denis. Mercredi 23 juin, il dira au revoir à ce mastodonte mythique, ainsi qu’à un autre, l’immeuble Presov, dont les démolitions simultanées par 800 kg d’explosifs surviendront à 13 h 01 précises, diffusion au journal télévisé oblige.
    (...)
    «La barre Ravel, c’était le paradis des 4000 !», aime répéter Francis Lefèvre. «Au début que j’y vivais il y avait des massifs fleuris, des arbres. L’ensemble était bien entretenu (1). C’était très bien, j’étais heureux. Petit à petit les détritus ont remplacé la verdure, et l’état de l’immeuble s’est considérablement dégradé» (2), détaille ce père de deux enfants, divorcé et au chômage (2a). Comme 1.400 autres personnes, il a été relogé non loin de Ravel : «Après plusieurs propositions, j’ai accepté un appartement en centre-ville, un petit immeuble très agréable (3a)», confie Francis (1b), heureux de son sort. Nostalgique ? «Non, répond-il. J’ai eu plus d’émotion lorsque j’ai dû quitter la barre Debussy, démolie aux 4000 en 1986 avant que je ne m’installe à la barre Ravel. J’aimais la qualité de vie qui y régnait et la solidarité entre voisins (1c).»
    (...)
    Car les barres jumelles Ravel et Presov, hautes de quinze étages, longues de 165 mètres et pesant 33.000 tonnes chacune sont les troisième et quatrième immeubles qui s’affaisseront mercredi. En 1986 et 2000, les barres Debussy et Renoir avaient déjà connu le même sort. «Pour nous, la vie à Presov c’était une vraie prison (2b)», se souvient, moins attendrie, Marie-Myrtho Alix, une autre ex-locataire du neuvième étage. «Nous vivions à cinq avec trois enfants dans un appartement de cette barre, il y avait toujours des incendies (2c). On ne sortait jamais tous en même temps par peur des vols et les ascenseurs n’étaient pas sûrs (2d). Et monter neuf étages à pied avec des courses a été une vraie galère», décrit Marie-Myrtho, relogée avec sa famille fin 2002 dans «un immeuble de six étages très bien (3)» à côté de la mairie de La Courneuve.
    (...)
    «Le relogement de toutes ces familles n’a pas été simple mais tout a été bouclé en trois ans et demi», se félicite Laurence Lefebvre, chef de projet au Pact Arim 93 (programme d’action contre les taudis – association de restauration immobilière), une association départementale née en 1954 qui travaille pour l’amélioration de l’habitat des familles les plus modestes (3b). Depuis juillet 2000, Laurence Lefebvre s’occupe du relogement de 500 adultes et 800 enfants, soit environ 360 familles (3c) qui vivaient jusque-là dans les barres Ravel et Presov, avec de faibles ressources (3d). 90% des familles ont été relogées à La Courneuve, dans des logements proposés par l’office HLM de la ville qui gère l’habitat des «4.000».
    (...)
    Pour cette vaste opération, le Pact Arim a rencontré chacune des familles afin de monter des dossiers de relogement. «Les habitants avaient dû choisir entre une réhabilitation des immeubles ou une démolition. Ils ont voté à 70% pour la démolition (4)», rappelle Laurence qui a rédigé un bilan très complet sur la situation des familles. «25% des familles relogées ont plus de quatre enfants. Un record en France quand on voit que la moyenne nationale des familles de plus de quatre enfants est de 3% ! (5/3b)» Elle se rappelle aussi ce «cas particulier», un couple de personnes âgées qui a mis du temps à accepter un nouveau logement : «Le mari était atteint de la maladie d’Alzheimer, il se faisait raccompagner chez lui par ses amis du quartier. Il avait ses repères sur place. Après quatre propositions, nous les avons relogés au Mail de Fontenay, une autre barre proche qui a été réhabilitée (6)», raconte Laurence.
    (...)
    Le grand ensemble des 4000, composé de nombreuses barres HLM, a été construit dans les années 1960 par la Ville de Paris. En 1984, l’Opac de Paris a cédé ce patrimoine à l’office HLM de La Courneuve. Un type d’habitat «qui a très mal vieilli» (7), selon le Pact Arim. «Les conditions de vie y étaient tellement difficiles que la convivialité avait disparu et la mixité sociale aussi», décrit encore Laurence. Et pour cause, les parties communes étaient le plus souvent sales et souillées d’urine, les ascenseurs constamment en panne (8). La venue de squatteurs, dont certains abusés par des marchands de sommeil qui extorquaient des sommes énormes à des familles en désarroi (9), avait achevé de faire de cet ensemble un lieu de vie difficile pour tous.
    (...)
    En 1996, la Ville de La Courneuve et l’office HLM avaient ainsi confié au Pact Arim 93 une mission de relogement des habitants de la barre Renoir sur une durée de trois ans. L’association a été renouvelée dans son contrat pour Ravel et Presov. Partenaire de l’opération, la préfecture de Seine-Saint-Denis a également proposé en priorité aux locataires de Ravel et Presov tous les logements de son contingent sur La Courneuve et sur les autres communes demandées par les locataires. «Notre travail n’a pas seulement consisté à déplacer des personnes pour les reloger, résume Philippe Darteil, président du Pact Arim 93. Nous avons réalisé un véritable accompagnement social, notamment pour un quart des familles qui avaient des dettes de loyers» (10).
     
     

    (1)  La barre Ravel, c’était le paradis des 4000 ! ... Au début que j’y vivais il y avait des massifs fleuris, des arbres. L’ensemble était bien entretenu.  

    Ce discours, on le retrouve partout : avant, c'était bien ! On pense à  La Commanderie, cité ultra-sensible de Nogent-sur-Oise (60) ; reportage de Christophe Nick pour Envoyé Spécial, France 2 : on venait de toute la région pour se faire photographier devant les parterres de fleurs de La Commanderie.

    (1b) Francis...

    Entre nous, la probabilité de tomber sur un "Francis" et non pas un Coulibaly ou Mohammed était plutôt mince, non ? À moins que le prénom n'ait été modifié !

    (1c) J’aimais la qualité de vie qui y régnait et la solidarité entre voisins...

    Ben oui quoi ! Une grande barre d'habitations, ce n'est pas le bagne, surtout pour ceux qui ont connu le fameux bidonville de Nanterre, et qu'on a transbahutés, sans autre forme de procès, du bidonville à l'appartement moderne, sans le moindre mode d'emploi : "voici votre nouvel habitat, débrouillez-vous !".

    (2) Petit à petit les détritus ont remplacé la verdure, et l’état de l’immeuble s’est considérablement dégradé...

    Et voilà : détritus, dégradations..., non pas par la faute du béton, mais tout bonnement du fait des habitants eux-mêmes. Ici, comme ailleurs, les parterres de fleurs ont disparu, des tags ont couvert les murs, les ascenceurs se sont mis à dysfonctionner, pas tout seuls, évidemment ; on les a un peu et même pas mal aidés !

    (2a) Détaille ce père de deux enfants, divorcé et au chômage...

    Encore un invariant, que l'on retrouve partout : des pauvres, souvent des paysans (notamment africains) ; normal : peu formés, souvent illettrés, voire analphabètes,  le chômage les frappe bien plus durement que d'autres. Et ce chômage-là n'est pas une cause, mais une conséquence.

    (2b) Pour nous, la vie à Presov c’était une vraie prison...

    Les mêmes qui trouvaient l'endroit paradisiaque au début ! Comme quoi, paradis ou enfer, c'est bien le contenu plutôt que le contenant qui fait la différence, à savoir que les gens ont souvent tendance à modeler leur habitat à leur image, et il n'y a pas que les gens : on pense au castor ou à l'éléphant, excellents bûcherons !

    (2c) Y avait toujours des incendies...

    Au bidonville de Nanterre, les incendies furent nombreux et meurtriers ! Il faut croire que certains en avaient la nostalgie !

    (2d) On ne sortait jamais tous en même temps par peur des vols et les ascenseurs n’étaient pas sûrs...

    Les ascenseurs ne marchaient pas, pour preuve qu'il y en avait, alors même que des milliers de constructions relativement anciennes ne comportaient ni ascenseur ni salles de bains. Pour mémoire, les premières destructions d'immeubles commencent au milieu des années 80, comme nous le verrons plus bas.

    (3) Un immeuble de six étages très bien...

    (3a) Un petit immeuble très agréable...

    Ça, c'est le résultat final, après le déménagement : un petit immeuble agréable, comme la grande barre ou tour au début, une vingtaine d'années plus tôt ? Et agréable jusqu'à quand ?

    (3b) Pact Arim 93 (programme d’action contre les taudis (association de restauration immobilière), une association départementale née en 1954 qui travaille pour l’amélioration de l’habitat des familles les plus modestes...
     
    Le programme d'action contre les taudis était déjà là en 1954 ; normal, neuf ans après la fin de la Guerre ! Le problème est que ce même programme intervienne encore aujourd'hui, mais sur les constructions neuves qu'il a promues en remplacement des premiers taudis ! À se demander si l'on ne tourne pas en rond !
     
    (3c) 500 adultes et 800 enfants, soit environ 360 familles...
     
    Petit calcul : 1300 personnes, 360 familles, soit 3.6 personnes par famille, disons quatre, et ce n'est qu'une moyenne !
     
    (3d) ... qui vivaient jusque-là dans les barres Ravel et Presov, avec de faibles ressources...

    Faibles ressources mais 3,6 personnes par famille.

    (4)  Ils ont voté à 70% pour la démolition...

    Si je comprends bien, ceux-là mêmes qui ont dévasté leur habitat vont se voir encouragés à récidiver... ailleurs ?! Puisqu'on leur en offre la possibilité sous la forme d'une consultation (démocratique)... Si ce n'est pas de la démagogie, ça y ressemble terriblement !

    (5/3d) 25% des familles relogées ont plus de quatre enfants. Un record en France quand on voit que la moyenne nationale des familles de plus de quatre enfants est de 3% !

    Plus de quatre enfants par famille (soit, dans l'idéal, une chambre à coucher pour les parents et une chambre pour chaque enfant !), et avec de faibles ressources, comportement typique des paysans, notamment en Afrique, où l'on considérait  et considère encore qu'une nombreuse marmaille était une forme d'assurance-vieillesse. Question : pourquoi et comment a-t-on entassé tant de paysans en pleine ville ?

    (6) Une autre barre proche qui a été réhabilitée...

    On imagine le coût faramineux d'une "tabula rasa" consistant à tout raser pour reconstruire autre chose, juste pour faire joli, et ce, une vingtaine d'années à peine après les nouvelles constructions !

    (7) Construit dans les années 1960 par la Ville de Paris... En 1984, l’Opac de Paris a cédé ce patrimoine à l’office HLM de La Courneuve. Un type d’habitat «qui a très mal vieilli...

    Ce que l'on ne sait pas toujours, c'est que mêmes les banlieues  modernes ont fonctionné comme des "lieux du ban", notamment du point de vue parisien, où elles ont servi de réceptacle pour toutes sortes de populations dont on n'avait probablement pas voulu en plein Paris, on pense à tous ces ouvriers illettrés voire analphabètes que l'industrie (Renault, Peugeot, etc.) a fait venir par charrettes entières d'Afrique. Détail intéressant : passage de témoin en 1984, premières destructions deux années plus tard.

    (8) Les conditions de vie y étaient tellement difficiles que la convivialité avait disparu et la mixité sociale aussi... Et pour cause, les parties communes étaient le plus souvent sales et souillées d’urine, les ascenseurs constamment en panne...

    La convivialité avait disparu... Il faut dire que la migration d'une partie de la population (ceux qu'on appelle par euphémisme "les classes moyennes") avait commencé, ce qui allait conduire à la ghettoïsation, notamment par des paysans africains venus se vendre comme main d'oeuvre taillable et corvéable à merci.

    (9) La venue de squatteurs, dont certains abusés par des marchands de sommeil qui extorquaient des sommes énormes à des familles en désarroi...

    On aurait aimé en savoir plus sur les "marchands de sommeil", dont l'immense majorité sont africains, comme leurs victimes, d'ailleurs ! Quant aux sommes énormes, on croyait que ces gens étaient fauchées !

    (10) Un quart des familles qui avaient des dettes de loyers...

    Question : si ces gens n'ont pas les moyens de payer leur loyer dans  la tour détruite, comment vont-ils pouvoir le payer dans le petit immeuble ?

     

    Quand l'homme de l'art assimile démolition et terrorisme social (Source) :

    Philippe Hamelin, paysagiste, conception espaces verts du quartier des Clos 2003-2009.
     
    C’est vrai qu’on n’était pas là pour préserver, mais le fait de totalement imploser comme ça… Par exemple, on pensait qu’il aurait été mieux de déconstruire, petit à petit. Le deuil se serait fait de manière plus cohérente, plutôt qu’une implosion violente comme si c’était un coup de fusil sur quelqu’un ! (…) Au début Bernard Paurd ne voulait pas répondre à cet appel d’offre. Nous n’étions pas favorables à ce type de démolition, au fait de tout démolir. Il y travaille depuis plus de vingt ans ! Il a quand même qualifié avec Patrick Germe une des grandes barres au sud avec les grandes fenêtres. Il était donc plus dans une logique de réhabilitation. Lorsque nous sommes arrivés en 2003, c’était deux ans après l’attentat du 11 septembre ! Nous avons demandé à notre maître d’ouvrage en arrivant pourquoi avoir choisi la démolition par implosion ? Ce qu’on critique chez les terroristes qui démolissent par explosion un bâtiment, nous on va le faire de la même manière avec des gens qui vivaient dedans juste avant. On va exploser un bâtiment ! Le fait de l’exploser, c’était vraiment une annulation totale, du dynamitage, du terrorisme presque social. Je ne sais pas si vous voyez.
     

     

    Revue de presse

    ... Sait-on vraiment ce qu'on détruit lorsque l'on rase une barre HLM ?...

    cite
    Ils ne voulaient pas qu'on démolisse leur vieille barre HLM. Pas comme ça !
     
     
     
    cite
     
    Entre décembre 2005 et mars 2006, la caméra... a épousé les déambulations de ces ados de la Courneuve...
     
     
     
    ... Sait-on vraiment ce qu'on détruit lorsque l'on rase une barre HLM ?...
    cite
     
     
    Et pendant qu'on détruit ici, là...
     
    logement
     

     

    Dans la rubrique : "Comme le temps passe !", La Courneuve, 1986 : on dynamitait déjà !

    courneuve
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    Montfermeil, 1994
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    Il paraît qu'il y aurait des logements excédentaires en France !

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    Mais, dans le même temps..., on marche sur la tête !
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    Trois décennies de dynamitages et d'implosions, pour rien : ces cités sont toujours dites "sensibles", et pour cause : casser un thermomètre n'a jamais fait tomber la moindre fièvre. La preuve de tout cela réside dans le fait que des milliers d'appartements sont maintenus vides, à vrai dire, pour éviter que ce ne soient toujours les mêmes "ploucs" qui ne viennent s'y entasser, dans la mesure où des quartiers entiers sont désertés par les classes dites moyennes, donc ghettoïsés de facto.
     
    Et pourtant, contre la ghettoisation, des solutions existent, consistant, par exemple, à relever sensiblement le Q.I. des habitants... Facile ! Il y a tant d'étudiants non logés... Alors, imaginons une cité pleine d'étrangers, et qui serait aussi l'une des plus sûres de France...  
     
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    Construite en 1925, réhabilitée après de longs travaux... Le fait est que la Cité Universitaire Internationale de Paris est née un demi-siècle avant la plupart des cités  de la banlieue française. Mais ici, personne ne parle de démolition ! Il paraît qu'ailleurs, avec 30, 40, cinquante nationalités, voire 25 % d'"immigrés", on est une cité "sensible", tandis qu'ici, on en est à plus de 130 nationalités et deux tiers d'étrangers !
     
     
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    Extrait d'un bulletin de présentation de la C. I. U. P.
     
     
    Voilà qui m'a donné, un jour (octobre 2010), l'envie de me promener le long des allées de la Cité Internationale Universitaire de Paris, parmi des bâtiments construits autour de cinquante ans avant les Balzac, Molière, Ravel, et autres Renoir..., aujourd'hui voués à la démolition. Ici, il n'y a rien à détruire !
     
     
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    À la Cité Universitaire Internationale de Paris, pas de brigades de CRS en stationnement, pas de rondes de policiers ou de gendarmes, pas de voitures incendiées, pas de caillassages de policiers ou de pompiers, pas de viols collectifs  ou de tournantes, pas de guetteurs protégeant le trafic de drogue..., et pourtant, 75% d'étrangers, dont beaucoup d'Africains, et plus de nationalités  (> 130) que dans toutes les villes de banlieue réunies ! Un début d'explication ? Ici, tout le monde ou presque détient un diplôme universitaire égal voire supérieur à BAC + 4 !
     
    Conclusion : si, dans les années 50 et 60, on avait eu l'intelligence de réserver l'habitat social urbain à des citadins (= gens de la ville) et non à des paysans illettrés voire analphabètes [l'exode rural, notamment celui généré par le Tiers-Monde, est un des phénomènes les mieux étudiés par les sociologues, démographes, économistes...], en prenant soin d'installer de jeunes actifs (étudiants, artistes, créateurs d'entreprises...) au milieu des autres habitants, on n'en serait pas, aujourd'hui, encore et  toujours embarqué dans cette politique affligeante de dynamitage d'immeubles. Tant il est vrai que les étudiants n'ont pas la réputation de saloper leur habitat.
     
    Moralité ? Au lieu de détruire bêtement des barres et des tours, faisons en sorte de relever sensiblement le Q.I. des habitants de ces cités, en y installant un contingent conséquent d'étudiants et de jeunes actifs. Le fait est que, depuis plus de trente ans que l'on y détruit du béton, rien ne change réellement, tout simplement parce que le béton n'est pas auto-dégradable, les ascenseurs non plus, et les urines, restes alimentaires,  motos démontées, seringues, etc., traînant dans les couloirs, les escaliers  ou dans les caves n'arrivent pas là tous seuls. Il est par ailleurs indéniable que la ghettoïsation, amorcée par l'arrivée massive, en ville, de paysans déracinés (notamment africains), surtout en raison de l'énorme contingent d'adolescents désoeuvrés, se poursuit inexorablement.
     
    Harry Roselmack en immersion pour TF1 à Villiers-le-Bel (24 novembre 2009), ville où j'ai, moi-même, vécu durant dix ans (1987-1997). Pour conclure son reportage, Roselmack a un réflexe - intelligent - de sociologue plus que de journaliste : il va questionner un agent immobilier, qui va lui révéler quelque chose sous la forme d'un scoop (pour mémoire : au bout de l'avenue Carnot, le plus haut immeuble du quartier, avec ses onze étages, lors d'une assemblée générale des copropriétaires, où je représentais ma soeur, co-propriétaire, j'étais le seul et unique "Noir".) : "les autochtones sont en train de vendre...". En bon français : Villiers-le-Bel est en train de se vider de tous ses indigènes "blancs" !
     
    Question : la faute à qui ?
     
     
     

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